Bienvenue sur le site de Marie Madeleine Piens, plasticienne

Portrait Marie Madeleine Piens

Pour introduire mes peintures, je tiens à présenter un texte écrit par un poète, Thierry Delhourme qui, détail étonnant, écrivit ces lignes suite à une de mes expositions et alors que, un an plus tard nous faisions connaissance lors d' un vernissage, m'apprit l'existence de ce texte et m'en fit cadeau : véritable cadeau qui, après maintes lectures, me laisse tout autant émerveillée par sa beauté tout en me rappelant ce que disait Nietzsche : « Nous avons l'art pour ne point mourir de la vérité » Et c'est si vrai......

Dans l'aveuglante clarté que nous impose l'existence, si bien armée d'anxieuses caresses,
on ne sent guère que la contemplation pour échapper aux valeurs d'une telle tragédie ;
une contemplation composée d'un éveil très long, d'un regard sans formules.

A l’orée des mains pleines et déliées ( l'art étant renoncement sur le fil de l'outil), des mains salies par les épreuves, il se trouvera toujours quelqu'un pour épuiser le goût des sources,
mais en amont de l'image, nécessairement, ventralement en amont.

Face aux territoires de Marie, je me garde bien de songer à la puissance, aux repentirs de la couleur, à ses « meutes de loup », préférant m'attarder sur la double trajectoire de la spontanéité et du renoncement possibles.

Cela signifie sans doute que j'aime. L'or des bleus, la prétention brisée des rouges. Curieusement aussi, ce bruit de fourchettes dû à la fièvre d'une jeune femme plongeant dans la démesure de la toile ouverte. Mais j'apprécie surtout que ce soit une femme, c'est à dire une inconnue, qui enjambe, et ose le faire, tour à tour la meule gavée de rosée, l'orage en haut à droite, les idées coupables car mordues par les cauchemars de la figuration.

Nous sommes d'accord : ce qui pèse en nous, c'est le rêve.
Il y a des voix dans la montagne, des traces dans le ciel,
Géographie du jour d'avant, avant l'anthropocentre, la démesure humaine mais
tout y est, tout est prêt déjà pour
L'harmonie violente du monde et sa musique de feuillages froissés
Surfaces qui ruissellent, couleurs qui bourdonnent
Voici le temps des formes sans miroirs.

Salut donc à la poésie, à la Rencontre, au bonheur des jeux ; salut au Sensible exténué, à la voix délicate d'un peintre fuyant la vanité, l’épouvantable certitude.
J'engage tous les paris sur les novas de Marie, qu'elles soient fausses, belles ou pâles,
Aussi jouerons-nous, désœuvrés, contre l'hostilité.